lundi 19 mars 2012

Echelle des êtres au Moyen-âge


La journée concernant l’alimentation et les épices au Moyen-Âge, animée par Marie José BAUDOIN, a rencontré un vif succès devant un public très attentif. Trois classes de cinquième et une vingtaine de personnes y ont participé.
Marie José BAUDOIN a excité la curiosité des enfants en leur faisant découvrir qu’au Moyen-âge de nombreux fruits et légumes étaient encore inconnus dans nos contrées.
Elle a commencé par les légumes secs. Si l’on cultivait les lentilles, les pois cassés et les doliques (sorte de haricots), les haricots verts n’étaient pas encore connus.
Dans les légumes frais, on connaissait les choux verts et rouges mais on ignorait l’existence des tomates, des aubergines, des poivrons.
On servait beaucoup les salades et les « herbes à pot » (doucette, pissenlit, ortie, bourrache…) que l’on ramassait et que l’on mélangeait dans la marmite (pot) sur le feu avec un peu de lard et du pain quand on en avait.
Les carottes étaient à l’époque très petites et servaient d’aromates. Il faudra attendre que les hollandais sachent faire pousser des grosses carottes pour les cuisiner comme légumes.
Les rutabagas et les topinambours poussaient en Orient. Il y avait les légumes que l’on appelaient « racines » (poireaux, navets, panais, radis noir, betteraves) et les "légumes de garde" car on les gardait pour l'hiver quand plus rien ne pousse.
Le souci des médiévaux était de bien faire sécher puis de protéger toutes leurs récoltes des rongeurs et de la moisissure.
Le sucre, (considéré comme une épice) tiré de la canne à sucre était déjà importé mais avec parcimonie.
Les épinards étaient appréciés sous forme de boulettes cuites, pressées et roulées parfois dans le sucre mais plus souvent dans le miel, une gourmandise pour étudiants riches.

Les tranches de pain servaient d’assiette que l’on partageait avec son voisin. (D’où l’origine des mots compagnon et copain)
Après les légumes secs et frais, les fruits: les cerises, les poires, les pommes, les raisins étaient dégustés. Il en existait beaucoup de variétés de pommes et de poires aux noms charmants comme « la pomme bec-de-lièvre » ou les « sept délices en bouche ou sept-en gueule» petites poires succulentes. Voir article aussi sur les Poirieres d'oct 2010.
Nous avons en Lot-et-Garonne un conservatoire d'arbres fruitiers à Montesquieu, pas loin de Bordeaux une ferme de légumes oubliés qui sont très intéressants à visiter au printemps et à l'automne et si vous voulez un panier bio faîtes avec l'amapdelabaïse de Moncrabeau qui vous donnent de belles recettes en plus. Voir les liens
Les abricots et les pêches poussaient dans les pays chauds et étaient bien trop fragiles pour des transports longs et sans frigo, idem pour les oranges, citrons, ananas et bananes....
On notera une grande différence entre la nourriture des paysans et celle des nobles châtelains ou personnes cultivées parfois liées à leurs croyances.
Les riches pouvaient consommer du lait, des fromages. Pour les légumes et les viandes, une hiérarchie s'installe. La viande des animaux à quatre pattes (donc très liés au sol) tels cochons, moutons et même bœufs n’est pas très prisée et elle était bouillie et rebouillie.
Les nobles ont le privilège de pouvoir chasser le gibier et manger de la volaille (animaux à deux pattes donc plus nobles)

Certains volatiles, aujourd’hui disparus de nos tables, étaient alors préparés comme les hérons, les grues, les paons, les cigognes et même les cygnes. Ils les chassaient à l'arc, avec des faucons ou les capturaient à la glu.
Leur croyance était la suivante dans l’échelle de valeur des aliments plus on s’éloignait de la terre (proche du diable et des enfers) plus on se rapprochait des cieux (proche des dieux) et plus cela devenait une nourriture noble. En conséquence plus on mangeait d’aliments nobles, plus on était soi-même proche de Dieu et en meilleure santé.
On arrive aux épices, si rares et coûteux. Pour justifier leur prix de vente exorbitant les marins qui les ramenaient puis les marchands entretenaient des légendes sur la soi-disant difficulté de leur cueillette.
La maniguette (graine de paradis ou poivre de Guinée) était donc un condiment noble qui rapprochait des cieux et du Paradis par son nom dans leur tradition.
Ces épices ont fait la fortune des marins et commerçants de Venise, de Bruges..
Marie José BAUDOIN nous a fait découvrir, toucher, sentir, reconnaître et goûter différents grains de poivres qu’ils soient verts, longs ou à queue (cubebe) et d'autres épices: clous de girofle, anis étoilé, cannelle, muscade, safran et différents rhizomes : gingembre, galanga, etc.
Les épices ne servaient pas du tout à masquer des viandes avariées. Il s’agit là d’une légende.
Les animaux arrivaient à pied à l'abattoir, à la vue de tous et si le boucher vendait de mauvaises viandes, il était fouetté en place publique. Ceux qui pouvaient acheter de la viande ou des volailles ajoutaient des épices par gourmandise ou comme médicaments. Ceux-ci étaient également utilisés, en raison d’une croyance de l’époque, comme digestifs pour compenser les aliments humides et froids et ramener le feu dans notre foyer intérieur (l’estomac). On dit encore « entre la poire et le fromage », on conseillait un fromage de chèvre sec pour compenser l’humidité de la poire.
Les épices permettaient de montrer sa richesse, d’étaler sa puissance. Le soir chez les riches, avant d’aller « en chambre » on offrait des graines de fenouil ou d'anis roulées dans du sucre, c'était les "épices de chambre".

Nous avons fini les causeries par une discussion et un bon goûter chocolaté et des toasts grillés à la crème d'amande saupoudrée de dragées écrasées et de poivre CUBEBE. Les élèves ont apprécié les anis de Flavigny qui gardent le secret d'une recette ancienne de 500 ans, fabriqués dans une belle abbaye en Bourgogne.
Je vous invite à lire l'article suivant pour notre prochaine rencontre le 10 Avril.

vendredi 9 mars 2012

Marie Sabathe et les tours urbaines.....


Depuis 1995, Marie Sabathe, originaire du GERS pratique les Arts Plastiques successivement avec Françoise Caussé, Claude Becq, aquarelliste à Mont-de-Marsan, Sophie Dussel et Michel Clary pour la figuration libre et l’abstraction à Nérac.


Elle a exposé à Mont de Marsan, Castelnau-Rivière-Base, Montaner(65) et à Nérac à l'hôpital en 2004 où j'avais eu le plaisir de la rencontrer pour la première fois, puis dans notre bibliothèque quand le club de Lecture des Dames d'Albret se réunissaient chez nous. Elle affectionne les thèmes de la femme, la révolte, la nature.

Depuis le choc du 11 septembre 2001, elle recherche sur le thème qui la hante « les VILLES » avec des diagonales, des carrés pour faire jaillir la lumière et naître les verticales de l’urbanisme des Mégalopoles.

Les formes et les couleurs pures et violentes souvent directement sorties des tubes d’acryliques provoquent explosions et passions, à la brosse puis aux couteaux, carrés de carton, bouts de polystyrène, ou même aux doigts….

J’espère que vous viendrez admirer ses toiles qu’elle installera dans notre espace expo du 15 mars jusqu'au 15 avril.
Cela correspond au Festival du club Culture et Cinéma de Barbaste et Nérac auquel nous nous associons depuis 10 ans et qui est programmé pour le 21, 22, 23, 24 Mars 2012.
Il y a eu des films sur les Etats-Unis, l’Espagne, la Chine, l’Angleterre, le Mexique, l’Inde, la Liberté, l’Europe, l’Afrique et cette année, cinq films sur cinq grandes villes qui broient les hommes: Los Angeles au USA, Téhéran en Iran, Managua au Nicaragua, Tokyo au Japon, et Canton en Chine.
Nous proposerons des livres et des documentaires sur ces cités là, bien sur à écouter un extrait de Sylvie Balestera et Vladia Merlet sur le thème de la ville sur leur blog  http://hyperpolis.tumblr.com/
Elles proposent aussi une vingtaine de lectures spectacle en aveugle d'extraits de textes de Pennequin, Senghor, Crumey et Queneau...
Les stagiaires ont préparé un cube géant avec 27 boîtes ou nous avons collé les photos des cinq villes. Comme il y a 6 faces, nous y avons ajouté notre village et le club d'Albret à photographier pour nous, le Kiosque, la Baïse, l'église, la Halle est sa gabarre, le lavoir.
Lorsque nous mélangerons les boîtes, les classes devront les remettre à la bonne place.
Ce cube géant resservira avec l’exposition de la BDP47 « Ma terre est ma couleur » sur le racisme et la différence que nous avons rebaptisé " Donnons- nous la main ".
Pour l’animer, j’ai préparé d'autres photos à mettre sur les cubes des trio d’animaux qui vivent en symbiose, cohabitent ou qui ont des différences qui les rapprochent ou les éloignent.
Plus tard, nous y collerons les photos de contes classiques pour occuper les accueils de classes.





Un poème d'Alain Serres 2008
« Je suis en enfant de partout »Je suis un enfant de partout

un enfant de Paris, de Cotonou,

un enfant de l'ombre des montagnes

des plis rouges d'un pagne.

Je suis un enfant des nids de moineaux,

de Mulhouse, de Baltimore,

des petits bateaux de la baie de Rio

et pire encore

je suis un enfant de quelque part

né de l'amour entre la chance et le hasard.

Un enfant avec un nom, un prénom,

mais un enfant que l'on appelle Terrien

parce que, sans moi, cette planète n'est rien.

jeudi 1 mars 2012

Visite 12 Librairie Clareton Béziers 34 Herault


Voici l'abbaye Saint Felix de Montceau près de Fabrègues dans l'Hérault à une heure de Béziers, C'est une superbe balade avec une vue à 360 ° avec plein de petits chemins pentus ou non. Bien sûr, nous avons pris le plus pentu!!! C'était lors d'un long week-end de Janvier et nous avons croisé plein de joggeurs et de VTT. Évidemment, nous nous étions arrêtés à la grande librairie Clareton, créée en 1885. Eva m'a accueillie avec un grand bienvenu et m'a aussitôt proposée son aide. J'ai pu acheter les livres de la collection "mes petites questions" chez Milan Jeunesse pour mes petits-enfants. Ensuite à deux pas, la partie adulte avec l'espace poche en bas, Marie m'a proposée "l'équilibre du monde" de Rohinton Mistry que je vous présente ici que vous pourrez emprunter à la bibliothèque.
C'est l'occasion de faire un nouvel article avec un nouveau thème comme j'avais établi une petite bibliographie sur les livres qui parlent des peintres en Novembre 2007 qui sont dans bien des musées.
Je préfère vous proposer des gros pavés, enfin des livres qui vous tiennent une semaine et qui parlent des découvreurs et autres érudits qui forgent le monde lentement depuis l’Antiquité à nos jours et l’équilibreront peut-être!!!!! Voici Leurs luttes pour imposer leurs idées contre la société et l’église, leurs acharnements à fabriquer de nouvelles machines et leurs collections qui alimenteront tous les grands Musées.

"L'équilibre du monde" de Rohinton MISTRY
A l'époque chaotique d'Indira GANDHI en Inde (1975) ou la lutte des castes et le poids des croyances n'est pas finie ou le terme Jugaad (improvisation et ingéniosité créatrice) prend toute sa valeur car des centaines de métiers sont inventés pour survivre (facilitateur, maître des mendiants, contrôleur de bidonville), quatre personnages de hasard s'attachent et s'aiment autour d'un patchwork fait de centaine de chutes colorés de tissus qui racontent leurs vies, leurs épreuves et leurs joies malgré tout. Qu'il en faut du temps pour sortir un peuple et des hommes de la famine et de la misère. Une fresque bouleversante et une mosaïque superbe.
Une petite astuce en +++ lavez-vous les dents à la poudre de cendre, vous aurez les dents super blanches comme les hindous.
"Là où les tigres sont chez eux " de Jean-Marie BLAS DE ROBLES
Comment devenir le passeur de ce pavé fantastique comme celui-là, ou il faut déjà connaître pas mal d'auteurs ou de savants cités pour ne pas se perdre dans cette jungle de richesse littéraire, philosophique, Muséale…. On passe du Brésil à l'Europe, de notre époque au XVII ou des génies de la physique, de l'astronomie, de la peinture essayaient de comprendre le monde avec la veille de l'église catholique toute-puissante. A noter dans le livre de poche, un passage sur la transgression de l'obéissance p 231, p 632 sur les animaux ennemis héréditaires et sur les vents p 531.

" Les Découvreurs " Daniel Joseph BOORSTIN
Bibliothécaire de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis et directeur du National Museum of History and Technology de la Smithsonian Institution, cela donne à l’auteur de la matière pour écrire une œuvre majeure vivante et passionnante sur les grands découvreurs qui ont instruit l'humanité de l'Antiquité à aujourd'hui, dans tous les domaines scientifiques de l'infiniment grand à l'infiniment petit, de la matière et du monde, de l'homme de son cerveau à ses pieds.
"La Chambre des curiotiés" de Douglas PRESTON et Lincoln CHILD
Manhattan, une archéologue et un enquêteur font équipe, quel lien rattache 36 cadavres. Ils remonteront le temps pour nous faire découvrir ce qu'étaient les chambres de curiosités au XIX eme et leurs collections qui seront la base de nos futurs musées.

"Le voleur d’éternité: la vie aventureuse de William Petty, érudit, esthète et brigand"
Alexandra LAPIERRE
L’auteure nous emmène sur les traces de William Petty, un drôle de révérend, savant, esthète et voleur. En 1620, cet aventurier a parcouru la Hollande, l'Italie, la Grèce, la Turquie de l'époque pour ramener des trésors antiques ou tableaux pour le compte de Thomas Howard, le comte d'Arundel, richissime anglais. Ce libertin sauvera de la destruction bien des pièces uniques et ces œuvres rempliront plus tard les Musées d'Europe. Une épopée incroyable et une plongée dans le XVII siècle.

Le plus petit de tous et des femmes enfin!!
"Prodigieuses créatures" de Tracy CHEVALIER
Une bourgeoise sans dot et pas jolie découvre avec l'aide d'une petite fille des fossiles de créatures disparues dans l'Angleterre victorienne, très puritaine et très attachée aux textes de la Bible. Elles grandiront au fil du roman et leurs passions et découvertes aussi. Dans ce monde d'hommes scientifiques qui ne laissaient aucune place aux femmes célibataires, l'une donnera son nom à un Musée, l'autre sera citée dans des brochures et livres qui serviront à Charles Darwin quand il partira sur le Beagle aux Galápagos pour ses recherches sur l'évolution des primates. Le combat de ces deux femmes est bouleversant de vérité et rappelle les états d'âme de Jane Austen sur le monde machiste de l'époque qui pèse encore de nos jours sur la condition féminine!!!